jeudi 14 octobre 2010

Qui est Laurent GBAGBO?


Laurent Gbagbo : L'Homme



Né le 31 Mai 1945 à Gagnoa (Centre-Ouest de la Côte d'Ivoire). Professeur d'Histoire-Géographie au Lycée Classique d'Abidjan. Chercheur à l'Institut d'Histoire, d'Art et d'Archéologie Africaine (IHAAA). Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien FPI (1988-1996) - Président du FPI (1996-2000) - Député du FPI élu dans la circonscription de Ouragahio (1990-2000) - Président de la République (2000) 

CURSUS

Il est une des figures de proue de l'opposition, auréolé du prestige d'avoir été le seul à affronter le Président Félix Houphouet Boigny lors de la première élection Présidentielle pluraliste en 1990. 

1965 - 1973

Après un baccalauréat de philosophie au Lycée Classique d'Abidjan (1965), Laurent Gbagbo obtient en 1969 une licence d'histoire à l'Université d'Abidjan. Historien de formation, Laurent Gbagbo devient en 1970 professeur d'Histoire-Géographie au Lycée Classique d'Abidjan. Syndicaliste actif, il entre dans l'opposition clandestine avec Bernard Zadi Zaourou, alors enseignant à l'Université d'Abidjan. Le contenu de ses cours et son esprit insoumis dérangent. Très rapidement, Laurent Gbagbo se retrouve en prison aux camps militaires de Séguéla et de Bouaké de mars 1971 à janvier 1973. 

1974 - 1981

A partir de 1974, il exerce comme chercheur au sein de l'Institut d'Histoire, d'Art et d'Archéologie Africaine (IHAAA) de l'Université d'Abidjan et obtient parallèlement en 1979 un doctorat de troisième cycle de l'Université de Paris VII. Son sujet de thèse était intitulé "Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne : 1940-1960". En 1979, il publie aux Editions CEDA une oeuvre épique retraçant l'épopée de Soundjata, roi du Mandingue (Soundjata, Lion du manding). Il publie également aux Editions CLE du Cameroun un essai intitulé "Réflexion sur la conférence de Brazzaville". 

1982 - 1988 : l'exil

Devenu directeur de l'IHAAA en 1980, Laurent Gbagbo est, en tant que membre du Syndicat National de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (SYNARES), à la pointe des mouvements de grève qui touchent en 1982 le secteur de l'enseignement. Avec un groupe d'enseignants, il créé en 1982 dans la clandestinité l'embryon de ce qui deviendra le Front Populaire Ivoirien (FPI). Considéré comme principal responsable du "complot des enseignants" de 1982, il part en exil volontaire en France en vue de lutter contre "la dictature du PDCI" et prêcher le multipartisme. Il publie alors en 1983 aux Editions l'Harmattan un ouvrage intitulé "La Côte d'Ivoire pour une alternative démocratique", suivi en 1987 d'un ouvrage collectif présentant le FPI et son programme de gouvernement : "les propositions pour gouverner". Durant cette période d'exil, Laurent Gbagbo obtient le statut de réfugié politique et se lie d'amitié avec Guy Labertit, alors Secrétaire National chargé des Relations Internationales du Parti Socialiste Unifié (PSU) et animateur de la revue Libération Afrique. Ce dernier, qui héberge un temps Laurent Gbagbo, a l'occasion d'apprécier ses qualités humaines et ses dons artistiques, ayant même appris grâce à lui à jouer quelques accords de guitare. Ignoré du pouvoir socialiste français de l'époque qui est gêné par son discours anti-Houphouet, Laurent Gbagbo se rend en 1983 au Congrès du Parti Socialiste de Bourg en Bresse avec un badge de journaliste de la revue Libération Afrique. Sous le gouvernement de Jacques Chirac en 1986, il est l'objet de pressions policières (Renseignements Généraux) en vue de son retour en Côte d'Ivoire.

1988 - 2000 : le retour


En 1988, il rentre en Côte d'Ivoire, et devient secrétaire général du FPI, lors du congrès constitutif de ce parti les 19 et 20 novembre 1988. Le 28 octobre 1990 a lieu l'élection présidentielle, avec pour la première fois une autre candidature que celle de Félix Houphouët-Boigny, celle de Gbagbo, qui remporte 18,3 % des suffrages, ce qui lui confère le statut de leader de l'opposition. Les élections législatives du 25 novembre 1990 sont les premières sous le signe du multipartisme. Le FPI obtient 9 sièges (sur 175); Gbagbo lui-même est élu dans la circonscription de Ouaragahio, où se trouve sa ville natale. [4]

En mai 1991, puis en février 1992 ont lieu d'importantes manifestations étudiantes. Le 18 février - Alassane Ouattara étant alors premier ministre - Gbagbo est arrêté, et condamné le 6 mars à deux ans de prison [5](libéré en août).

En 1995, Gbagbo appelle au boycott de l'élection présidentielle du 22 octobre, à cause de la réforme du code électoral (8 décembre). Henri Konan Bédié est élu avec 96,44% des suffrages. Lors d'élections législatives partielles le 30 décembre 1996, Gbagbo est réélu dans sa circonscription, le FPI remportant 5 des 8 sièges vacants.

2000-2010 : La présidence

En 1988, il rentre en Côte d'Ivoire, et devient secrétaire général du FPI, lors du congrès constitutif de ce parti les 19 et 20 novembre 1988. Le 28 octobre 1990 a lieu l'élection présidentielle, avec pour la première fois une autre candidature que celle de Félix Houphouët-Boigny, celle de Gbagbo, qui remporte 18,3 % des suffrages, ce qui lui confère le statut de leader de l'opposition. Les élections législatives du 25 novembre 1990 sont les premières sous le signe du multipartisme. Le FPI obtient 9 sièges (sur 175); Gbagbo lui-même est élu dans la circonscription de Ouaragahio, où se trouve sa ville natale.
En mai 1991, puis en février 1992 ont lieu d'importantes manifestations étudiantes. Le 18 février - Alassane Ouattara étant alors premier ministre - Gbagbo est arrêté, et condamné le 6 mars à deux ans de prison [5](libéré en août).

En 1995, Gbagbo appelle au boycott de l'élection présidentielle du 22 octobre, à cause de la réforme du code électoral (8 décembre). Henri Konan Bédié est élu avec 96,44% des suffrages. Lors d'élections législatives partielles le 30 décembre 1996, Gbagbo est réélu dans sa circonscription, le FPI remportant 5 des 8 sièges vacants. Désigné candidat officiel du FPI lors du 3e congrès de ce parti les 9, 10 et 11 juillet 1999, il se présente à l'élection présidentielle du 22 octobre 2000 contre le dirigeant militaire Robert Guéï. Cette élection est marquée par l'élimination par la Cour suprême de plusieurs candidatures -dont celle d'Alassane Ouattara)- pour nationalité douteuse et faux et usage de faux sur la filiation. Gbagbo l'emporte face à Guéï, qui refuse sa défaite ; une révolte populaire en faveur de Gbagbo (qui affirme avoir gagné avec 59,4 % des suffrages) éclate dans la principale ville du pays, Abidjan. Guéï est forcé de partir, et Gbagbo devient président le 26 octobre. Le général Guéï reconnaît la légitimité de Gbagbo le 13 novembre. Lors des élections législatives du 10 décembre, le FPI apporte à Gbagbo une majorité de 91 sièges, contre 70 au PDCI et 16 indépendants.

Le 19 septembre 2002, des soldats rebelles venus du Burkina Faso tentent de prendre le contrôle des villes d'Abidjan, Bouaké et Korhogo. Ils échouent dans leur tentative de prendre Abidjan, mais sont victorieux dans les deux autres villes, respectivement dans le centre et le nord du pays. La situation tourne rapidement à la guerre civile entre un sud tenu par le gouvernement et le nord tenu par les rebelles, qui s'opposent notamment à la politique « d'ivoirité » introduite par l'ex président Henri Konan Bédié.

Après plusieurs mois de combats, un accord de paix est ratifié par les principaux partis politiques ivoiriens et la rébellion, en l'absence du président Gbagbo qui n'a pas été invité à la discussion, à Marcoussis le 26 janvier et la force de paix française (opération Licorne) se déploie pour patrouiller dans une zone de cessez-le-feu. D'après les termes de l'accord, Gbagbo doit rester en fonction (les rebelles ont précédemment exigé sa démission), un nouveau gouvernement de réconciliation doit être formé avec un premier ministre « neutre » suivi du désarmement des rebelles. Ce gouvernement inclut le FPI, l'opposition civile et des représentants des groupes rebelles. De plus, des lois doivent être votées afin de satisfaire aux exigences des rebelles.

En partant de France où il a participé à la réunion des chefs d'États à Kleber, il déclare :

« Je n'ai pas gagné la guerre, et c'est pour cela que je dois discuter, faire des compromis. Je m'en vais dire aux Ivoiriens : je n'ai pas gagné la guerre, il faut en tirer les conséquences. »

Revenu en Côte d'Ivoire, il tient compte du ressentiment du peuple et indique que l'accord Marcoussis est « un médicament amer qu'il faut essayer ». Des lenteurs apparaissent dans l'application de cet accord suite à des divergences d'interprétation et la situation s'enlise. Les différents protagonistes espèrent que les parrains internationaux feront droit à leurs positions. Mais entre-temps, l'armée ivoirienne, autrefois une armée d'opérette, en profite pour recruter des troupes nombreuses, acheter de l'armement lourd et se constituer une aviation.

L'ONU délègue à une force d'interposition (l'ONUCI: Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire) la responsabilité d'accompagner un apaisement de la situation.

L'accord est dénoncé par les partisans du président qui pensent que trop de concessions sont accordées aux rebelles et que les Français soutiennent les objectifs politiques des rebelles. En novembre 2004, huit lois d'apaisement sur les dix-sept prévues sont effectivement votées.

Dans la première semaine de novembre 2004, Laurent Gbagbo lance une offensive dans le secteur des villes rebelles de Bouaké et Korhogo. En réaction, la France demande le 5 novembre au Conseil de sécurité de l'ONU une extension du mandat de l'ONUCI, afin qu'elle puisse s'interposer militairement aux combats entre forces gouvernementales et rebelles. Les casques bleus s’opposent à l’avancée de l’armée ivoirienne. Le 6 novembre, les bombardements opérés par les FANCI (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) sur la zone de confiance, notamment à Man et Bouaké font 9 morts,des soldats français de l'opération Licorne. En riposte, celle-ci détruit deux avions de type Soukhoï et les hélicoptères MI-24 soit la totalité de la flotte aérienne ivoirienne. Les drones achetés à Israël sont saisis.

Le 20 novembre, Laurent Gbagbo affirme sur le forum Internet du Nouvel Observateur [6] que l'armée française a décapité des jeunes ivoiriens lors de la répression des manifestations du week-end du 6 novembre.

Depuis la fin novembre 2004, la Côte d'Ivoire et la France s'opposent sur le bilan des manifestations des 6 au 9 novembre.

Ces manifestations ont commencé le 6 novembre, une heure trente après le bombardement de Bouaké, en s'accompagnant de pillages. Elles se sont d'abord tournées vers l'aéroport et l'hôtel Ivoire (samedi et dimanche), ainsi que devant la base française, avant de se dérouler lundi et mardi en direction du pont Charles-de-Gaulle, permettant d'aller du nord de la ville à l'aéroport et au 43e BIMa. Il semble que certains manifestants étaient armés (selon le gouvernement français et des journaux français).

Le gouvernement ivoirien avance un bilan de 57 civils tués et 2 226 blessés entre le 6 et le 10 novembre. Certains bilans faisant état de 67 morts incluent peut-être les gendarmes ivoiriens. L'armée française compte environ 80 blessés pour ces évènements-là (soit un bilan de 11 morts et 120 blessés depuis le début de son intervention en Côte d'Ivoire). Les bilans des différents hôpitaux ivoiriens d'Abidjan montrent que ces blessés l'ont été principalement par des tirs d'armes à feu.